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 Angeleta :
Je pense que c’est le fait qu’elle ait tant donné. Honnêtement, elle a probablement trop donné. Je me souviens que l’un de mes cousins en Jamaïque avait besoin de quelque chose et ma mère a dit : « Ne t’inquiète pas. Je vais faire des heures supplémentaires. » Elle était en congé, mais elle était retournée au travail, toujours déterminée à en faire plus. Pour elle, je pense qu’il n’y avait pas de limite au stress. Je ne pense pas qu’elle ait reconnu le facteur d’épuisement professionnel ou le fait qu’elle était à bout de souffle. Je pense qu’elle ne prenait pas autant de temps pour elle qu’elle aurait dû, et cela a fini par entraîner des répercussions sur sa santé.
 
Jay :
Vous venez d’entendre Angeleta Cox. Selon elle, sa mère pourrait avoir développé la maladie d’Alzheimer en raison d’un épuisement professionnel qui a affecté sa santé cérébrale. Angeleta est ici pour raconter l’histoire de sa mère et parler du risque de la maladie d’Alzheimer chez les femmes.
 
Allison :
Bienvenue à Défier la démence, le balado pour quiconque a un cerveau.
 
Jay :
Défier la démence, c’est vivre de manière à garder son cerveau en santé et à réduire les risques de démence, car la démence ne dépend pas seulement de nos gènes. La génétique joue un rôle, mais des facteurs de risque liés au style de vie, comme une mauvaise alimentation ou la solitude, sont également très importants.
 
Allison :
Selon les scientifiques, si nous apportions des changements sains pour contrer ces facteurs de risque, nous pourrions réduire d’au moins 40 % les cas de démence à l’échelle de la planète.
 
Jay :
Aujourd’hui, nous explorons les raisons pour lesquelles les femmes sont plus susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer que les hommes. Nous allons examiner les dernières recherches sur les moyens de réduire ce risque.
 
Allison :
Je suis Allison Sekuler, présidente et scientifique en chef de l’Académie Baycrest pour la recherche et l’éducation, et du Centre d’innovation sur la santé du cerveau et le vieillissement.
 
Jay :
Je m’appelle Jay Ingram. Je suis journaliste scientifique. J’écris sur la démence et j’en parle depuis plus de 25 ans.
 
Allison :
Joignez‑vous à nous pour défier la démence, parce qu’il n’y a pas d’âge pour prendre soin de son cerveau.
 
Jay :
Dans l’émission d’aujourd’hui, nous nous intéressons au risque de maladie d’Alzheimer chez les femmes. C’est une forme de démence qui touche les femmes de manière disproportionnée, c’est pourquoi nous nous penchons plus particulièrement sur cette maladie.
 
Allison :
Et les statistiques donnent à réfléchir : près des deux tiers des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont des femmes. Si le cancer du sein est largement reconnu comme un risque grave pour la santé des femmes, celles qui atteignent la soixantaine sont deux fois plus susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer que le cancer du sein.
 
Jay :
À première vue, il n’est pas vraiment étonnant que les deux tiers des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer soient des femmes. Après tout, les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Les dix personnes les plus âgées au monde sont des femmes, et l’âge est le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, plus on vieillit, plus le risque de développer cette maladie augmente.
 
Allison :
Mais, comme nous le verrons aujourd’hui, le stress, les antécédents de reproduction et la baisse d’œstrogènes provoquée par la ménopause peuvent tous jouer un rôle dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer chez les femmes.
 
Jay :
Nous allons nous entretenir avec une chercheuse canadienne de renommée mondiale qui étudie certains facteurs de risque biologiques et sociaux de la maladie d’Alzheimer chez les femmes.
 
Allison :
Mais d’abord, voici l’histoire personnelle d’une femme qui, après avoir brillé de mille feux, s’est peut‑être éteinte.
 
Jay :
Angeleta Cox est mère de trois enfants. Âgée de 49 ans, elle est originaire de Mississauga, en Ontario. Elle a grandi au sein d’une famille canado‑jamaïcaine arrivée au pays en 1985. Diplômée universitaire en sociologie, elle travaille actuellement comme agente de programmes au Service correctionnel de l’Ontario, où elle enseigne aux détenus les compétences nécessaires à la vie quotidienne et à l’occupation d’un emploi. Angeleta est également copropriétaire de trois restaurants jamaïcains à Toronto et à Brampton, en Ontario.
Sa mère, Sonia Elizabeth Cox, a travaillé pendant 28 ans comme préposée aux services de soutien à la personne auprès d’aînés. En 2017, à l’âge de 61 ans, elle reçoit un diagnostic d’Alzheimer précoce. Depuis, Angeleta est la personne qui s’en occupe le plus au sein de la famille. Elle a fondé la Pan‑African Dementia Association et est membre du groupe de travail sur la communauté noire de la Société Alzheimer du Canada. Elle a également siégé au sein de groupes consultatifs et a agi comme conférencière pour la Société Alzheimer. Elle est ici avec nous pour nous parler du risque de démence chez les femmes, à partir de sa propre histoire et de celle de sa mère. Angeleta, bienvenue à Défier la démence.
 
Angeleta :
Merci beaucoup de m’accueillir.
 
Jay :
Vous allez nous donner beaucoup d’informations sur vous et votre famille. Pourquoi le faites‑vous?
 
Angeleta :
Ce qui me pousse à parler si ouvertement de notre expérience, c’est que je crois qu’il est important de faire connaître l’histoire de ma mère en particulier. Il y a tant de leçons à en tirer. Raconter une histoire permet aux autres de l’entendre, de se sentir interpellés et d’apprendre quelque chose. J’espère que l’histoire de ma mère et ma propre expérience pourront aider certaines personnes, d’une manière ou d’une autre.
 
Allison :
Pouvez‑vous nous parler un peu de votre mère Sonia avant son diagnostic, quel genre de personne était‑elle?
 
Angeleta :
Ma mère était, pour ainsi dire, une femme extraordinaire. Une véritable force avec laquelle il fallait compter. Elle était redoutable. Rien ne pouvait l’arrêter. Elle avait des exigences élevées, c’était une travailleuse acharnée et elle avait de grands principes éthiques. Entièrement dévouée à sa famille et à ses amis, elle était toujours là pour nous, prête à répondre à n’importe quel besoin, à n’importe quel moment. Il n’y avait rien que ma mère ne savait pas faire : cuisiner, coudre, faire du crochet, jardiner. Aujourd’hui encore, sa générosité se reflète dans le jardin qu’elle entretenait. Dans notre quartier, si vous passez devant les maisons à gauche et à droite de la nôtre, il y a encore des fleurs qu’elle a plantées dans les cours de nos voisins et qui fleurissent année après année. Son jardin était si vaste qu’on pouvait même l’apercevoir sur Google Maps.
 
Allison :
Incroyable.
 
Angeleta :
C’était donc une femme exceptionnelle dans toute sa splendeur, vous savez.
 
Allison :
En effet. Et à quoi ressemblait une journée dans la vie de Sonia?
 
Angeleta :
Ses journées étaient bien remplies. Ma mère a commencé à travailler quatre jours après notre arrivée au Canada. C’était son premier emploi, l’emploi numéro un. L’emploi numéro deux est arrivé peu après. Finalement, à un moment donné, je me souviens que ma mère en avait trois. C’est dire à quel point elle était forte.
 
Allison :
Wow. Quels types d’emplois occupait‑elle?
 
Angeleta :
Ma mère était ouvrière d’usine. Je ne sais pas si les gens se souviennent de Distribution aux consommateurs, mais c’était une empileuse. Elle déplaçait des boîtes. Puis, un jour, elle a déclaré qu’elle voulait plus pour elle‑même. Elle est donc retournée à l’école et a suivi sa première formation d’appoint. Je me souviens l’avoir vue le soir, assise à la table de la cuisine, en train de faire ses devoirs. Le matin, je me levais et elle était déjà partie travailler. Distribution aux consommateurs a donc été son premier employeur. Ensuite, elle a commencé à travailler comme femme de chambre dans un hôtel. Plus tard, elle est retournée à l’école pour devenir PSSP.
 
Allison :
C’est‑à‑dire préposée aux services de soutien à la personne?
 
Angeleta :
Tout à fait. Elle a travaillé dans plusieurs résidences, puis elle a obtenu un poste à temps plein dans une résidence privée à Etobicoke et un autre poste à temps plein dans une résidence gérée par la Ville de Toronto.
 
Allison :
Quand vous dites « résidences », vous parlez de foyers de soins de longue durée, et non de résidences individuelles, n’est‑ce pas?
 
Angeleta :
Je parle de foyers de soins de longue durée. D’accord. Elle y a travaillé pendant 28 ans. C’était son emploi à temps plein, elle faisait donc la navette entre les deux autres. Si elle n’allait pas d’un travail à l’autre, elle était à la maison. Elle suivait des cours de pâtisserie et de couture. Elle faisait de la pâtisserie et organisait des fêtes. Si quelqu’un prenait sa retraite au travail, ma mère se chargeait de marquer l’occasion. Elle préparait ou organisait quelque chose. Tout venait du cœur, c’était spontané. Elle n’attendait rien en retour. Et elle allait jusqu’au bout. Elle ne se contentait pas de faire les choses à moitié, elle se donnait à fond dans tout ce qu’elle entreprenait.
 
Jay :
C’est une vie incroyable, fascinante et extraordinaire. Mais Angeleta, selon vous, quels sont les facteurs ou les événements de la vie de votre mère qui ont contribué à l’apparition précoce de la maladie d’Alzheimer?
 
Angeleta :
Je pense que c’est le fait qu’elle ait tant donné. Honnêtement, elle a probablement trop donné sans jamais s’arrêter. Elle n’a pas cessé d’avancer. Il n’y a pas une cause dans laquelle elle ne s’est pas engagée. Je me souviens que l’un de mes cousins en Jamaïque avait besoin de quelque chose et ma mère lui a dit : « Ne t’inquiète pas. Je vais faire des heures supplémentaires. » Elle était en congé, mais elle était retournée au travail, toujours déterminée à en faire plus.
Pour elle, je pense qu’il n’y avait pas de limite au stress. Je ne pense pas qu’elle ait reconnu le facteur d’épuisement professionnel ou le fait qu’elle était à bout de souffle. Elle n’a pas cessé d’avancer. Elle ne s’est jamais plainte. Je pense qu’elle ne prenait pas autant de temps pour elle qu’elle aurait dû et cela a fini par entraîner des répercussions sur sa santé. Je me souviens de la période où elle a combattu une tumeur au cerveau. Peu après, elle a dû faire face à d’autres problèmes, y compris une hystérectomie. Elle s’est rapidement rétablie.
Je pense qu’elle n’a jamais vraiment pris le temps de s’occuper d’elle‑même, non pas parce qu’elle se négligeait, mais parce qu’elle avait tant à faire pour les autres. Je crois que c’est en raison de notre culture, où les femmes assument de nombreuses responsabilités, et du fait que nous sommes arrivés dans ce pays comme immigrants. Elle entretenait de grands espoirs pour nous. Elle comprenait les problèmes auxquels nous devions faire face dans ce pays en tant que nouveaux arrivants, en tant qu’enfants noirs, et elle voulait donc nous offrir ce qu’il y a de mieux.
Elle était consciente de la situation et a tout mis en œuvre pour nous épargner ce genre de difficultés. Et elle a pris sur elle tous les obstacles ou difficultés qu’elle pensait susceptibles d’affecter notre vie. À mon avis, même si elle était stressée, surmenée ou épuisée, nous ne l’avons pas senti. C’est son corps qui l’a senti.
 
Allison :
Oui. Dans d’autres épisodes, nous avons vu que les gens s’occupent tellement des autres, qu’ils en font tellement pour les autres, qu’ils ne prennent pas suffisamment soin d’eux‑mêmes pour réduire leur risque de démence. Vous avez dit que votre mère était une force avec laquelle il fallait compter. Êtes‑vous aussi une force avec laquelle il faut compter? Dans quelle mesure ressemblez‑vous à votre mère?
 
Angeleta :
Quand j’étais plus jeune, je me disais que je ne serais jamais comme ma mère, mais j’ai l’impression que je lui ressemble beaucoup. Ça ne me dérange pas. À vrai dire, j’en suis fière. J’ai le sentiment d’avoir reçu de nombreuses leçons de ma mère. Pendant la lecture de l’introduction, j’ai entendu tout ce que je faisais et je me suis dit : « Ça fait beaucoup. » Nous avons grandi dans la foi chrétienne. Dans la Bible, le livre des Proverbes parle d’une femme qui prend soin de son foyer et de tout le monde, et ma mère était comme ça. Lorsqu’elle est tombée malade, je me suis mise en colère contre Dieu. Pourquoi cela arrivait‑il à une personne aussi bonne qu’elle? J’ai l’impression que les leçons que je reçois de ma mère sont celles que je retire de sa maladie.
En me comparant à elle, à bien des égards, qu’il s’agisse de nos traits de caractère, de notre mode de vie, du stress que nous subissons, des batailles que nous menons, et même de mon apparence physique, je pense que mes enfants diraient que je suis moi aussi une force avec laquelle il faut compter. Mais pas de la même façon que ma mère. Je suis très consciente du stress que je subis. Je fais attention. Je m’assure de ne pas être épuisée et à bout de souffle. Je suis très attentive à mon mode de vie. Je prends soin de moi. Je pratique la méditation et la pleine conscience, et je prends du recul. Je comprends qu’il y a des limites, et je pense que c’est une leçon que je retiens de ma mère. Je profite pleinement de chaque jour – pour moi‑même également. Si je prends du temps pour les autres, j’essaie aussi d’en prendre pour moi.
 
Allison :
Quand vous dites que vous avez reçu des leçons de votre mère et que vous avez changé votre mode de vie, est‑ce une démarche consciente de votre part? Vous avez en quelque sorte à l’esprit que votre mère en faisait beaucoup, comme beaucoup de femmes le font souvent pour les autres.
 
Angeleta :
Oh, c’est tout à fait conscient. Cela doit l’être. Je le fais en toute connaissance de cause. Je suis consciente des changements que je dois apporter. Je me compare beaucoup à ma mère parce que je me rends compte qu’il y a énormément de similitudes entre elle et moi. Mais je comprends que si je continue à suivre exactement le même chemin qu’elle, le résultat final pourrait être très semblable, voire identique, au sien. L’idée est donc d’opérer un changement à partir de maintenant, pour moi‑même, mais aussi pour ma fille. J’ai deux garçons et une fille. Même pour ma fille, je veille à donner l’exemple pour qu’elle sache et constate ce que je fais, pour éviter que le problème ne se reproduise.
 
Jay :
Angeleta, comment va votre mère ces jours‑ci?
 
Angeleta :
Maintenant, maman est tranquille. Malheureusement, elle ne parle plus. Elle ne communique plus et ne se déplace plus. Elle est donc silencieuse. Cependant, les personnes qui s’occupent d’elle diront qu’on peut toujours ressentir son énergie et qu’elle est toujours agréable. Certaines des personnes qui s’occupent d’elle dans le foyer de soins de longue durée où elle réside actuellement sont en fait des personnes qu’elle a formées. Comme elles ont connu Sonia alors qu’elle était encore active, elles la traitent différemment aujourd’hui, parce qu’elles se souviennent de Sonia lorsqu’elle souriait, lorsqu’elle était au mieux de sa forme.
 
Jay :
Angeleta, vous prenez des mesures pour vous assurer que vos enfants ne suivront pas le même cheminement de vie qui n’a peut‑être pas été tout à fait favorable à votre mère. Si vous deviez parler aux auditeurs, quelle serait la chose que vous voudriez qu’ils retiennent de votre histoire et de celle de votre mère?
 
Angeleta :
Je pense que la seule chose que je leur dirais, c’est de vivre pleinement leur vie, mais de la vivre de manière équilibrée. C’est tout ce que je dirais aux gens : comprenez à quel point la vie et le temps sont précieux. Sachez que vous pouvez accomplir tout ce que vous souhaitez, mais dans certaines limites.
 
Allison :
Merci beaucoup de nous avoir fait part d’une histoire aussi personnelle, Angeleta.
 
Angeleta :
Ce fut un plaisir. Merci.
 
Allison :
Angeleta Cox est restauratrice, agente de programmes, mère et proche aidante. Elle est également fondatrice de la Pan‑African Dementia Association et bénévole à la Société Alzheimer du Canada. Elle est originaire de Mississauga, en Ontario.
Notre prochaine invitée a écouté Angeleta. Natasha Rajah est professeure au département de psychologie de l’Université métropolitaine de Toronto et titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1. Il s’agit d’un poste attribué à des scientifiques canadiens qui vise à reconnaître leur sens de l’innovation et leur statut de chefs de file mondiaux dans leur domaine. Elle est également scientifique adjointe à l’Institut de recherche Rotman de l’Académie Baycrest.
Natasha étudie l’influence du sexe, du genre et de la diversité sur la santé et le vieillissement du cerveau. Elle et son équipe participent actuellement à une étude visant à comprendre comment certains facteurs biologiques, comme les hormones, contribuent au risque de maladie d’Alzheimer chez les femmes, tout en examinant également les facteurs sociaux. Aujourd’hui, Natasha nous rejoint depuis Montréal. Natasha, merci de nous aider à défier la démence.
 
Natasha :
Merci de m’avoir invitée. Je suis heureuse d’être ici.
 
Allison :
Tout d’abord, laissez‑moi vous demander ce qui vous a frappée dans l’histoire d’Angeleta et de sa mère, Sonia.
 
Natasha :
L’une des choses qui m’ont marquée, c’est à quel point cette histoire ressemble à la mienne à bien des égards. Ma famille aussi est issue de l’immigration. Je suis née au Sri Lanka, puis nous avons déménagé en Zambie, où mon père est décédé. Ma mère s’est donc retrouvée seule avec ses trois filles lorsque nous avons émigré au Canada. Une fois arrivée au pays, elle a appris à conduire. Elle est retournée à l’école pour acquérir un peu d’éducation et trouver un emploi. Je me suis donc reconnue dans les propos d’Angeleta, qui décrivait sa mère comme une femme énergique qui travaillait dur pour offrir le meilleur à ses enfants.
 
Allison :
Et vous êtes aussi une force de la nature, n’est‑ce pas?
 
Natasha :
J’aime le penser. Si l’on me compare à mon mari, je suis probablement plus sensible, mais oui, ma fille aime m’écouter parler de science. Et je pense que je suis une force de la nature, bien sûr.
 
Jay :
Natasha, comment en êtes‑vous venue à étudier la santé cérébrale des gens?
 
Natasha :
Pendant mes études de psychologie à l’Université de Toronto, j’ai longtemps été passionnée par les neurosciences, mais ce sont encore une fois les expériences de la vie qui m’ont poussé à suivre cette voie. Un jour, ma grand‑mère maternelle, qui vivait avec nous lorsque j’étais enfant, est tombée gravement malade. À cette époque, on ne savait pas de quoi il s’agissait, car dans les années 1990, les diagnostics n’étaient pas aussi précis qu’aujourd’hui. Elle a donc été diagnostiquée avec un trouble de type parkinsonien, mais plus tard, au fil de mes études, j’ai réalisé qu’il s’agissait probablement de la maladie à corps de Lewy. C’est en la voyant vieillir et en constatant à quel point ma famille a dû s’adapter pour prendre soin d’elle, avec tout ce que cela suppose, que j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à la question du vieillissement. Avec l’âge et l’expérience, on comprend mieux comment différentes cultures abordent le vieillissement, comment différentes cultures et différents milieux vivent le vieillissement cognitif et cérébral. C’est sur ce point que portent mes recherches actuelles; il s’agit donc d’un sujet très personnel.
 
Allison :
Certains de vos travaux, comme nous l’avons mentionné, sont vraiment axés sur les différences entre les sexes et les genres. Outre le fait que les femmes vivent plus longtemps, comme nous l’avons évoqué en début d’émission, pouvez‑vous nous donner un aperçu de ce que nous savons sur le risque de maladie d’Alzheimer chez les femmes et dans quelle mesure est‑il plus élevé que chez les hommes?
 
Natasha :
En effet, nous savons que le taux de prévalence est plus élevé. Il y a donc plus de cas de maladie d’Alzheimer chez les femmes que chez les hommes. Et ce, après avoir contrôlé l’espérance de vie. Nous commençons à découvrir l’existence de certains facteurs de risque pour la maladie d’Alzheimer. Parmi les facteurs de risque non modifiables, le gène APOE et sa variante, l’allèle epsilon 4, affectent davantage les femmes. Celles qui présentent ce génotype tendent à avoir une concentration plus élevée de protéine tau dans le cortex temporal, ainsi que de la protéine bêta‑amyloïde. Des publications récentes indiquent que ce facteur de risque affecte les femmes de manière plus significative que les hommes. Il s’agit d’une découverte majeure de la dernière décennie. Les taux d’incidence, c’est‑à‑dire le nombre de nouveaux diagnostics de la maladie d’Alzheimer, font l’objet de nombreux débats. Il semble que les taux d’incidence soient similaires chez les hommes et les femmes, mais la prévalence est plus élevée chez les femmes, qui représentent les deux tiers des patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
 
Allison :
Angeleta a indiqué qu’elle pensait que les facteurs de risque liés au mode de vie avaient joué un rôle dans la maladie d’Alzheimer de sa mère. À la lumière de ce que vous venez de dire, dans quelle mesure pensez‑vous qu’il est important que les gens, surtout les femmes, changent leur mode de vie en adoptant une alimentation plus équilibrée et en faisant plus d’exercice?
 
Natasha :
On s’intéresse beaucoup en ce moment au sexe et au genre, ainsi qu’aux différences d’exposition aux déterminants sociaux de la santé, comme l’éducation, les conditions socioéconomiques, l’accès à un environnement propice à l’exercice physique, etc., et à la manière dont ces facteurs peuvent influer sur la santé et le vieillissement du cerveau chez les femmes et les hommes. Nous constatons que certains types d’exercices peuvent être plus efficaces pour les femmes que pour les hommes. Ainsi, après la ménopause, la musculation et le renforcement musculaire, de même que la prévention de la fragilité, semblent présenter de très nets avantages pour les femmes par rapport aux hommes. Il est donc important de se concentrer sur le maintien de la santé et de la solidité des os chez les femmes vieillissantes.
 
Jay :
En repensant à Angeleta et à la manière dont elle a décrit sa mère Sonia – une femme sur le marché du travail qui élève seule sa famille et affronte la maladie –, pensez‑vous, Natasha, que ces facteurs pourraient jouer un rôle dans le risque de démence?
 
Natasha :
Il est de plus en plus évident que le stress et l’exposition au stress tout au long de la vie sont des facteurs de risque modifiables associés à la maladie d’Alzheimer. D’après ce que j’ai entendu, sa mère était dynamique et très encline à aider les autres, mais Angeleta a souligné qu’elle assumait peut‑être trop de choses, qu’elle avait plusieurs emplois et qu’elle vivait probablement beaucoup de stress.
Par ailleurs, les données recueillies en Amérique du Nord montrent que les personnes issues de minorités racisées peuvent être victimes de racisme, de préjugés ou d’une forme de discrimination, ce qui constitue un autre type de stress social susceptible d’influer sur la façon dont nous vieillissons. J’ignore ce à quoi la mère d’Angeleta a été exposée, mais comme immigrante, elle a probablement subi beaucoup de stress en s’installant au Canada et en élevant ses enfants. Elle semblait très extravertie et concentrait son attention sur d’autres personnes. Je pense donc qu’il y a eu beaucoup de stress caché et que cela a pu influer sur son vieillissement.
 
Jay :
La ménopause donne lieu à des différences importantes entre le vieillissement des hommes et celui des femmes. Beaucoup de gens parlent de la ménopause masculine. Ce n’est évidemment pas la même chose. Existe‑t‑il des preuves que la ménopause pourrait exercer une influence sur le développement de la démence?
 
Natasha :
Il est prouvé que la ménopause chirurgicale a des effets néfastes à long terme sur la santé cognitive des femmes ayant subi une ovariectomie, soit l’ablation d’un ou des deux ovaires. Cette intervention chirurgicale diffère de l’hystérectomie, qui consiste en l’ablation de l’utérus (où les ovaires sont souvent conservés). Ainsi, les femmes qui subissent une ovariectomie parce qu’elles présentent un facteur de risque de cancer de l’ovaire ou de cancer du sein peuvent subir des effets néfastes à long terme sur leur santé cognitive.
Lors de la ménopause spontanée ou naturelle, vers l’âge de 51 ans chez les femmes ayant des ovaires, on observe un brouillard cérébral, un manque de sommeil, des sueurs nocturnes. Il est établi que ces symptômes peuvent avoir des répercussions cognitives chez certaines femmes en milieu de vie. Mes recherches visent à comprendre si ces symptômes au milieu de la vie peuvent être des facteurs prédictifs ou des indicateurs d’un vieillissement cognitif ultérieur. Les femmes qui souffrent de brouillard cérébral et de dysfonctionnement cognitif au milieu de la vie, pendant la transition vers la ménopause [à cause d’un manque de sommeil ou de sueurs nocturnes], sont‑elles plus exposées à un risque de démence plus tard dans la vie? Cette question fait l’objet d’une recherche en cours dans mon laboratoire. Nous ne connaissons pas encore la réponse à cette question, mais nous savons que la ménopause a des effets sur la cognition et les fonctions cérébrales au moment où les femmes la vivent. Il reste à déterminer si ces effets pourraient prédire le risque de maladie d’Alzheimer et de démence.
 
Allison :
Vous avez parlé des effets d’une ovariectomie, soit l’ablation des ovaires. Angeleta a mentionné que sa mère avait subi une hystérectomie. J’aimerais savoir quel est le point de vue scientifique actuel sur les hystérectomies en tant que facteur de risque pour la maladie d’Alzheimer et d’autres démences.
 
Natasha :
De plus en plus de preuves indiquent que les hystérectomies peuvent également entraîner des conséquences négatives sur la cognition et le bien‑être des femmes plus tard dans la vie, mais l’apport sanguin aux ovaires et la manière dont l’intervention a été réalisée jouent un rôle déterminant à cet égard. Il se peut qu’une atteinte à l’apport sanguin et à la santé des ovaires, et donc à l’exposition aux œstrogènes des femmes tout au long de leur vie, entraîne des effets préjudiciables. Une hystérectomie pourrait alors diminuer par inadvertance la production d’œstrogènes.
 
Allison :
Ainsi, lorsque vous envisagez la substitution hormonale et d’autres types de traitements, ces options sont‑elles actuellement disponibles et pourraient‑elles réduire le risque de maladie d’Alzheimer?
 
Natasha :
Il existe un grand débat dans ce domaine. Historiquement, l’étude américaine sur la santé des femmes a mis en évidence les effets néfastes des thérapies hormonales. Cependant, une réévaluation de ces données par de nouveaux scientifiques a montré que cette étude avait été menée auprès de femmes plus âgées dans la fin de la soixantaine, qui avaient déjà terminé leur ménopause au moment où elles avaient commencé à suivre un traitement hormonal substitutif. Ainsi, cette étude ne s’appliquait pas du tout aux femmes ménopausées ou en périménopause qui suivent le même traitement.
À l’heure actuelle, il semble que l’hormonothérapie peut offrir des bénéfices potentiels. Elle pourrait atténuer le brouillard cérébral cognitif dont souffrent les femmes pendant la transition vers la ménopause. Je tiens cependant à faire une mise en garde, car il s’agit vraiment d’une approche individuelle. Vous devez donc en parler à votre médecin. Examinez vos antécédents familiaux et les facteurs de risque de cancers liés aux œstrogènes dans votre famille, puis consultez votre médecin pour déterminer le type de remplacement hormonal le mieux adapté. Il existe de nombreuses variables. Il y a les œstrogènes. Si vous prenez des œstrogènes et que vous avez un utérus, vous devez également prendre de la progestérone pour compenser les facteurs de risque du cancer du col de l’utérus. Mais si vous n’avez pas d’utérus, vous pouvez prendre des œstrogènes seuls. Certaines femmes prennent seulement de la progestérone. Il existe donc aujourd’hui de très nombreux types de formulations à la disposition des femmes. Si vous envisagez un traitement hormonal substitutif, il est donc important de discuter avec votre médecin de toutes les options disponibles.
 
Allison :
Ainsi, il n’y a pas de solution universelle. Et il y a tellement de combinaisons intéressantes auxquelles nous commençons à réfléchir. Par exemple, le rôle des hormones chez les femmes transgenres.
 
Natasha :
Oui, je collabore à une recherche intéressante menée par Gillian Einstein, Ph. D., de l’Université de Toronto et de Baycrest, qui vise à déterminer l’influence du traitement hormonal sur les fonctions cognitives et le vieillissement des femmes transgenres. Nous n’en avons aucune idée. Il s’agit d’un tout nouveau départ dans le domaine.
 
Jay :
Natasha, nous avons abordé sous différents angles la question du risque accru de démence chez les femmes. Pouvez‑vous nous expliquer les principales orientations que votre laboratoire et vous avez prises pour tenter de résoudre ce casse‑tête?
 
Natasha :
Bien sûr. Nous nous intéressons tout particulièrement à la relation entre les facteurs de risque cardiovasculaire, les biomarqueurs de la santé vasculaire et inflammatoire, ainsi que les fonctions cérébrales et cognitives chez les femmes en période de ménopause. Les marqueurs inflammatoires et la santé vasculaire représentent aussi des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer. Nous tentons donc de faire le lien entre la façon dont les femmes vivent la ménopause, le rapport avec l’inflammation et la santé vasculaire, et peut‑être la façon dont cela influe sur le cerveau et les fonctions cognitives. Par ailleurs, on peut se demander ce qui distingue les femmes qui ont vécu cela de façon plus intense et comment celles‑ci vieillissent. Nous voulons les suivre de manière longitudinale et voir si leur état s’améliore après la ménopause. Ces personnes retrouvent‑elles des niveaux normaux de fonctions cognitives ou présentent‑elles encore des difficultés?
Nous avons donc vraiment besoin de cette étude longitudinale pour comprendre l’évolution de ces femmes une fois qu’elles ont traversé cette période de transition. Il y a en effet beaucoup de débats sur le terrain en ce moment pour savoir s’il s’agit juste d’une petite anomalie : certaines femmes passent le cap de la ménopause et reviennent en quelque sorte à la normale, tandis que d’autres ne parviennent pas à retrouver cet équilibre. Nous devons identifier ces femmes pour tenter d’éviter qu’elles développent la maladie d’Alzheimer plus tard dans leur vie.
 
Allison :
Revenons aux facteurs de risque liés au mode de vie. Dans ce contexte, pensez‑vous qu’il soit toujours crucial que les gens changent leur mode de vie pour réduire ces facteurs de risque? Et cela pourrait‑il avoir des effets différents selon qu’il s’agit d’une femme ou d’un homme?
 
Natasha :
Le type d’exercice que vous pratiquez est important, que vous soyez une femme ou un homme. Donc, si vous êtes une femme qui privilégie le cardio, envisagez d’intégrer davantage d’exercices de musculation pour augmenter la densité osseuse, être moins fragile et améliorer votre santé générale. En parallèle, des facteurs de risque comme le tabagisme ou la consommation excessive d’alcool (plus de 7 à 14 verres de vin par semaine) sont modifiables. En arrêtant de fumer ou en réduisant votre consommation d’alcool hebdomadaire, vous en retirerez des bénéfices. Il est crucial de surveiller notre santé vasculaire à mesure que nous vieillissons. Consultez votre médecin pour vérifier votre tension artérielle et votre taux de cholestérol, et faites de votre mieux pour maintenir ces valeurs dans une fourchette raisonnable.
 
Jay :
Natasha, êtes‑vous toujours attentive à tous les aspects liés au mode de vie? Sans être indiscret, tentez‑vous de les intégrer autant que possible?
 
Allison :
Est‑ce que vous mettez en pratique ce que vous enseignez? Là est la question?
 
Natasha :
Oui. J’adore le yoga. Et le yoga comporte beaucoup d’exercices de musculation. Vous utilisez le poids de votre propre corps pour prendre des forces. C’est également un bon moyen de décompresser et de se recentrer. Je pense en effet que la gestion du stress est très importante à mesure que nous vieillissons. Je mange moins de viande. Il s’agit d’une chose à laquelle je suis plus attentive avec l’âge : je mange moins de viande et je privilégie une alimentation plus variée et plus colorée.
 
Jay :
C’est une bonne chose. Merci à vous d’effectuer ce travail, Natasha. Ce fut un plaisir de vous recevoir parmi nous.
 
Natasha :
Merci de m’avoir invitée.
 
Jay :
Natasha Rajah est titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1 et professeure de psychologie à l’Université métropolitaine de Toronto. Elle nous a parlé depuis Montréal.
 
Allison :
Avant de réagir aux propos des invitées d’aujourd’hui, rappelons qu’il existe d’autres facteurs pouvant augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer chez les femmes. Par exemple, parmi les proches aidants s’occupant de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence, environ 60 % sont des femmes. Comme nous l’avons entendu dans l’épisode 11, consacré aux aidants, ces derniers courent jusqu’à six fois plus de risques de développer une démence en raison du fardeau que représente la prise en charge d’un proche. Cela a une incidence sur de nombreux facteurs de risque, comme l’alimentation et le sommeil.
 
Jay :
Il y a une autre dimension à considérer : les lésions cérébrales causées par la violence conjugale. La violence exercée par un partenaire intime peut donner lieu à une commotion cérébrale, une forme de lésion cérébrale traumatique. En fait, selon YWCA Canada, pour chaque commotion cérébrale subie par un joueur de la Ligue nationale de hockey, 7 000 femmes au Canada subissent la même blessure en raison de la violence exercée par un partenaire intime.
 
Allison :
La séquence des événements est incertaine, mais possible. Les lésions cérébrales traumatiques sont un facteur de risque de démence connu, mais à ce jour, aucune preuve solide ne relie les traumatismes cérébraux dus à la violence conjugale au risque de démence. Cependant, des chercheurs de l’Université de la Colombie‑Britannique et de l’Université de l’île de Vancouver ont récemment lancé des recherches sur ce sujet.
 
Jay :
Cela m’impressionne vraiment, Allison, parce que plus nous faisons d’épisodes, plus nous découvrons de nouveaux risques de démence et plus nous en parlons, plus les choses semblent se compliquer. Qui aurait pensé que la violence conjugale était un facteur de risque? Alors cela devient vraiment plus compliqué. Je me demande si certaines personnes ne sont pas un peu découragées par cette situation. Il y a tant de choses auxquelles il faut penser.
En revanche, comme nous l’avons mentionné, nous trouvons sans cesse de nombreux moyens de réduire ces risques. Je me demande donc si nous n’en sommes qu’à la première étape. Et puis, soudainement, la fumée se dissipera un peu et nous aurons une image beaucoup plus claire de la démence et des stratégies pour la prévenir. Surtout, comme nous en avons parlé aujourd’hui, en ce qui concerne les risques auxquels les femmes sont surtout confrontées.
 
Allison :
Oui. Ne respirez pas la fumée, car elle est aussi mauvaise pour la santé.
 
Jay :
D’accord. Très bien. Ce n’était pas une bonne comparaison. Je suis désolé. Comment réagissez‑vous à ce que nous avons entendu aujourd’hui?
 
Allison :
Eh bien, vous parlez de l’interaction entre tous ces facteurs, et l’une des choses que j’ai trouvées les plus intéressantes aujourd’hui, c’est lorsque Natasha Rajah a mentionné la recherche sur l’exercice chez les femmes et le fait que le meilleur type d’exercice pour elles pourrait être différent de celui qui convient le mieux aux hommes. J’ai trouvé que c’était un concept particulièrement fascinant, car il semble qu’il n’y aura pas de solution universelle. Qu’est‑ce qui a retenu votre attention?
 
Jay :
Je pense que c’est simplement l’idée qu’il y a toujours de nouvelles couches de complexité en matière de risques éventuels ou réels, mais qu’il existe aussi des mesures que nous pouvons prendre pour les atténuer. Et je crois qu’à un moment donné, le tableau deviendra beaucoup plus clair, que nous en aurons une compréhension bien meilleure et plus approfondie qu’aujourd’hui. Mais à Défier la démence, nous faisons notre part.
 
Allison :
Il est donc très clair qu’il n’existe pas de solution universelle. Vous devez trouver ce qui vous convient le mieux. Pour en savoir plus sur la façon de réduire le risque de démence ou de ralentir sa progression, rendez‑vous au https://www.baycrest.org/podcastfr.
 
Jay :
Vous pourrez y découvrir les autres épisodes du balado. Il y en a 13 à ce jour, de même que des vidéos, des infographies et de nombreuses autres ressources.
 
Allison :
Notre équipe de production pour ce balado était composée de Rosanne Aleong, Monique Cheng et Sylvain Dubroqua. Ben Schayb est notre producteur associé. La production est assurée par PodTechs. La musique est de Steve Dodd et le dessin pour la page couverture a été réalisé par Amanda Forbis et Wendy Tilby.
 
Jay :
Un grand merci à Jhnelle McLaren‑Beato de la Société Alzheimer du Canada, au Centre d’innovation canadien sur la santé du cerveau et le vieillissement et à Baycrest pour leur soutien à ce balado.
 
Allison :
Votre soutien est très apprécié, alors n’hésitez pas à vous abonner à Défier la démence sur Spotify, Apple Podcasts ou toute autre plateforme de diffusion. Et n’oubliez pas de laisser une mention J’aime, un commentaire ou une évaluation de cinq étoiles. Dans le prochain épisode de Défier la démence, nous parlerons de la lutte contre la stigmatisation et de la manière dont les personnes atteintes de démence combattent les préjugés et font valoir leurs propres droits. Je m’appelle Allison Sekuler.
 
Jay :
Et moi, Jay Ingram. Merci d’avoir écouté cet épisode de Défier la démence. Et n’oubliez jamais, il n’y a pas d’âge pour prendre soin de son cerveau.